Introduction

Chaque été, les vagues de chaleur deviennent plus fréquentes, plus longues et plus intenses. Dans les espaces de travail, ces épisodes climatiques extrêmes mettent à rude épreuve le bien-être des salariés, la productivité et parfois même la santé. Or, le confort thermique au bureau, en période estivale, ne se résume pas à l’usage ou non d’une climatisation.

Pour les responsables QVT et RSE, il devient essentiel de proposer des stratégies concrètes, efficaces et accessibles pour limiter l’impact de la chaleur sur les conditions de travail. Cet article propose 7 leviers d’action éprouvés pour renforcer la QVT en été et construire une réelle culture d’adaptation à la chaleur au travail.


1. Comprendre les déterminants du confort thermique estival

Le confort thermique n’est pas uniquement lié à la température de l’air. Il repose sur l’interaction de six paramètres physiques et humains :

  • Température de l’air ambiant

  • Température des surfaces environnantes (murs, vitrages)

  • Humidité relative de l’air

  • Vitesse de l’air

  • Niveau d’activité physique

  • Type de vêtements portés

Ainsi, un bureau climatisé mais mal ventilé ou trop sec peut être aussi inconfortable qu’un espace naturellement aéré mais bien conçu. Comprendre cette pluralité de facteurs permet d’orienter les actions de manière plus pertinente et moins énergivore.


2. Diagnostiquer les points faibles des espaces de travail

Avant toute action, il est essentiel d’observer les conditions réelles et de recueillir les ressentis. Un diagnostic thermique peut être réalisé simplement avec une grille d’analyse :

Points d’observation :

  • Orientation du bâtiment (exposition au soleil)

  • Présence et efficacité des protections solaires (stores, films, volets)

  • Équipements internes générateurs de chaleur (ordinateurs, imprimantes)

  • Densité d’occupation des bureaux

  • Systèmes existants de ventilation ou climatisation

Recueil des ressentis :

  • Moments de la journée où la chaleur est la plus pénible

  • Espaces particulièrement exposés ou mal ventilés

  • Degré de tolérance des comportements d’adaptation (tenues légères, pauses)

Cette démarche permet de cartographier les zones critiques et d’identifier des solutions adaptées à chaque situation.


3. Optimiser la ventilation naturelle

Favoriser la circulation de l’air est l’un des moyens les plus simples et économiques pour rafraîchir un espace.

Bonnes pratiques à diffuser :

  • Ouvrir largement les fenêtres tôt le matin et en soirée pour créer des courants d’air

  • Fermer fenêtres, volets et stores dès que la température extérieure dépasse celle de l’intérieur

  • Utiliser des ventilateurs de plafond ou sur pied pour améliorer la sensation de fraîcheur

  • Créer des zones ombragées pour les pauses (balcons, patios, cours)

Un ventilateur bien positionné peut abaisser la température ressentie de 2 à 3°C sans surconsommation énergétique.


4. Réduire les apports solaires et la surchauffe

Limiter l’effet de serre intérieur est une autre clé pour éviter la montée en température.

Actions recommandées :

  • Installer des stores réfléchissants intérieurs (couleurs claires)

  • Poser des films solaires sur les vitrages exposés

  • Privilégier les protections extérieures végétales (plantes grimpantes, brise-soleil naturels)

  • Éteindre les lumières inutiles, sources de chaleur

  • Éloigner les machines chauffantes des postes de travail

Un film solaire performant peut réduire jusqu’à 78 % des apports solaires.


5. Encourager l’adaptation vestimentaire et comportementale

Une part importante de l’adaptation à la chaleur au travail relève de l’organisation et des comportements. Cela suppose une tolérance accrue de l’employeur.

Exemples d’adaptations :

  • Autoriser les tenues professionnelles allégées (lin, coton, manches courtes)

  • Diffuser des recommandations pratiques : hydratation régulière, éviter les efforts physiques en début d’après-midi

  • Adapter les horaires : commencer plus tôt, pause méridienne élargie, fin de journée anticipée

  • Mettre à disposition des fontaines à eau, fruits frais, tisanes froides

Ces mesures renforcent la QVT tout en démontrant une posture managériale bienveillante.


6. Construire une culture collective du confort thermique

Le confort thermique estival ne peut pas reposer uniquement sur les services techniques. Il doit devenir un enjeu partagé entre les RH, la direction, les collaborateurs et les référents RSE.

Initiatives possibles :

  • Désigner un référent QVT été dans chaque service

  • Rédiger une charte de bonnes pratiques co-construite avec les équipes

  • Organiser des ateliers participatifs pour imaginer des solutions : zones d’ombre, mobiliers adaptés, suggestions de kits de fraîcheur

  • Intégrer le thème du confort thermique aux audits QVT, labels ISO ou RSE

La participation active favorise l’adhésion, la créativité et la responsabilisation collective.


7. Préconiser des solutions durables à moyen terme

Enfin, certaines actions nécessitent un investissement stratégique, en lien avec les services généraux ou le facility management.

Solutions techniques à envisager :

  • Végétalisation des façades ou toitures (jusqu’à -5°C en température intérieure)

  • Remplacement des vitrages simples par du double vitrage à contrôle solaire

  • Installation de brise-soleil orientables ou stores motorisés

  • Travaux d’isolation thermique extérieure avec matériaux biosourcés

Aménagements humains complémentaires :

  • Création de zones de repos climatiquement confortables

  • Espaces calmes pour la sieste ou la détente

  • Possibilité de télétravail temporaire lors des pics de chaleur

Ces solutions renforcent la durabilité du cadre de travail, tout en s’inscrivant dans une politique RSE cohérente.


Conclusion

Le confort thermique au bureau, en période estivale, ne doit plus être traité comme une problématique secondaire ou ponctuelle. Il s’agit d’un enjeu structurant pour la QVT, la prévention des risques, l’engagement des équipes et l’adaptation de l’entreprise au changement climatique.

Les responsables QVT et RSE ont un rôle central à jouer pour initier une dynamique collective, pédagogique et durable autour de ce sujet. De l’aération stratégique aux investissements durables, chaque levier compte pour construire un environnement de travail plus résilient.


Appel à l’action

➡️ Et si vous lanciez votre plan d’adaptation estivale dès maintenant ?
Créez un groupe de travail, organisez un atelier “été au bureau”, ou proposez un diagnostic express.
Le bien-être thermique, c’est aussi une question de culture d’entreprise.

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