La qualité de l’air intérieur est un enjeu sanitaire majeur. En effet, nous passons en moyenne 80% de notre temps dans des espaces clos (logements, bureaux, écoles, transports…) où l’air peut être jusqu’à 8 fois plus pollué qu’à l’extérieur. Une mauvaise qualité de l’air intérieur peut entraîner de nombreux problèmes de santé : allergies, asthme, irritations, maux de tête, fatigue, etc. Elle peut aussi impacter significativement le confort, le bien-être et la productivité des occupants.
Les principaux polluants de l’air intérieur sont :
- Les composés organiques volatils (COV) émis par les matériaux, le mobilier et les produits de consommation.
- Les particules issues de la combustion et des activités humaines.
- L’humidité excessive favorisant les moisissures et acariens.
- Des gaz comme le monoxyde de carbone (CO).
Face à ces enjeux, les objectifs d’une bonne gestion de la qualité de l’air intérieur sont de :
- Éviter les sources de polluants dès la conception par un choix adéquat des matériaux et équipements.
- Évacuer les polluants et l’humidité par une ventilation efficace et maîtrisée.
- Informer les occupants sur les bons gestes et l’entretien pour préserver durablement un air sain.
- Réduire les sources de pollution intérieure.
Actions préventives pour limiter les émissions de polluants :
- Choisir des matériaux de construction et de décoration peu émissifs en COV (étiquette A+) : peintures, colles, revêtements, panneaux.
- Éviter les meubles en aggloméré et en contreplaqué qui émettent du formaldéhyde, un COV irritant et cancérogène. Préférer le bois massif.
- Limiter l’usage des produits d’entretien, notamment les sprays, et respecter les dosages. Préférer des produits écolabellisés.
- Éviter les revêtements de sol en PVC ou moquettes synthétiques qui émettent des COV. Préférer le bois, le liège, ou le linoleum naturel.
- Modérer l’usage de bougies, encens, et diffuseurs de parfums qui émettent des particules fines et des COV. Aérer pendant et après leur utilisation.
- Bien ventiler pendant les activités polluantes comme le ménage, la cuisine, ou le bricolage, pour évacuer l’humidité et les polluants.
Assurer une ventilation efficace
Une ventilation adéquate est indispensable pour évacuer en continu l’humidité et les polluants générés par les occupants et leurs activités. Voici quelques principes clés :
- Aérer au moins 10 min par jour en ouvrant grand les fenêtres, idéalement tôt le matin ou tard le soir pour éviter les pics de pollution atmosphérique.
- Entretenir régulièrement et ne pas obstruer les entrées d’air, bouches d’extraction et conduits de ventilation.
- Dimensionner les débits de ventilation en fonction de l’occupation des locaux, en respectant la réglementation (arrêté du 24 mars 1982).
- Entretenir les systèmes de ventilation mécanique : nettoyage des conduits tous les 3 ans, changement régulier des filtres, vérification des débits et pressions.
- Moduler les débits en fonction de l’occupation réelle grâce à des sondes de CO2.
- Récupérer la chaleur sur l’air extrait par un échangeur pour limiter l’impact énergétique, surtout en hiver.
- Laisser un espace de 1 à 2 cm sous les portes intérieures (détalonner les portes) pour permettre la circulation de l’air.
- Créer un courant d’air traversant entre façades opposées pour évacuer efficacement les polluants.
Gérer l’humidité et les moisissures
L’excès d’humidité est un facteur majeur de moisissures et acariens, responsables d’allergènes. Pour les éviter :
- Maintenir une humidité relative de l’air intérieur entre 40 et 60 % à l’aide d’une ventilation suffisante et, si besoin, d’un déshumidificateur.
- Aérer pendant et après les activités humides comme les douches, le séchage du linge, ou la cuisson.
- Intervenir rapidement en cas de dégâts des eaux pour éviter les infiltrations et remontées capillaires.
- Nettoyer les moisissures dès leur apparition avec un produit fongicide adapté.
Filtrer l’air neuf et surveiller la QAI
Pour limiter les polluants extérieurs tout en renouvelant l’air :
- Équiper les prises d’air neuf de filtres à particules (classe F7, 80 % d’abattement).
- Positionner les prises d’air loin des sources de pollution extérieure comme le trafic.
- Installer des capteurs de CO2 et COV pour ajuster la ventilation selon l’occupation et identifier les sources de pollution.
- Réaliser des campagnes de mesure des principaux polluants (formaldéhyde, benzène, particules) pour vérifier leur conformité avec les valeurs guides de l’OMS.
En conclusion
Préserver une bonne qualité de l’air intérieur nécessite une action sur les sources de pollution, une ventilation adaptée, et un suivi continu. Cette démarche implique les concepteurs, les gestionnaires, et les occupants. Des labels comme « IntAIRieur » valorisent ces efforts pour le bien-être et la santé de tous.