Introduction

La qualité de l’air intérieur au bureau est un facteur déterminant du bien-être, de la santé et de la productivité des salariés. Pourtant, elle reste souvent négligée dans les démarches RSE et QVT (qualité de vie au travail). Saviez-vous qu’un air intérieur pollué peut entraîner des troubles respiratoires, une baisse de la concentration, voire un absentéisme accru ?

Dans cet article, nous vous proposons un guide complet pour mesurer efficacement la qualité de l’air en entreprise, identifier les sources de pollution et mettre en place des actions correctives durables. Un sujet au cœur des préoccupations des Responsables RSE, DRH et Office Managers engagés dans un environnement de travail plus sain.


Pourquoi mesurer la qualité de l’air au bureau est-il si important ?

️ Des enjeux multiples : santé, performance et image employeur

  • Un impact direct sur la santé : Allergies, maux de tête, fatigue chronique ou irritations oculaires peuvent être liés à une mauvaise qualité de l’air intérieur (QAI).

  • Un levier de productivité : Selon une étude de Harvard T.H. Chan School of Public Health, une bonne QAI peut améliorer la productivité de 8 à 11 %.

  • Un argument de marque employeur : Offrir un cadre de travail sain et confortable renforce l’attractivité et la fidélisation des talents.


1. Identifier les principaux polluants présents au bureau

Avant toute mesure, il est essentiel de comprendre les sources possibles de pollution de l’air intérieur :

Les polluants les plus fréquents :

  • Particules fines (PM2.5 et PM10) : issues des imprimantes, de la circulation routière ou des matériaux de construction.

  • Composés organiques volatils (COV) : émanations des peintures, colles, mobiliers ou produits ménagers.

  • Dioxyde de carbone (CO₂) : un bon indicateur de ventilation. Au-delà de 1000 ppm, il indique un air vicié.

  • Humidité inadéquate : un air trop sec irrite les voies respiratoires, tandis qu’un excès favorise moisissures et bactéries.

  • Allergènes biologiques : acariens, pollens, moisissures, poils d’animaux (dans les bureaux avec animaux autorisés).

Astuce : Répertoriez les produits d’entretien et matériaux présents dans vos locaux pour anticiper les émissions de COV.


️ 2. Quels outils pour mesurer la qualité de l’air en entreprise ?

Les dispositifs de mesure recommandés

  • Capteurs d’air connectés (IoT) : installés en continu, ils mesurent CO₂, COV, température et humidité relative.

  • Stations portables multi-capteurs : idéales pour une analyse ponctuelle sur différents postes de travail.

  • Audit par un bureau d’étude spécialisé : pour une cartographie précise de la qualité de l’air (avec prélèvements et analyses en laboratoire).

Bon à savoir : certains capteurs professionnels intègrent des alertes en temps réel si des seuils critiques sont franchis.


3. Surveiller les bons indicateurs de qualité de l’air

Pour un suivi pertinent, focalisez-vous sur les indicateurs clés suivants :

Polluant ou paramètre Seuil recommandé Source
CO₂ < 1000 ppm Respiration humaine / mauvaise ventilation
PM2.5 < 15 µg/m³ (moyenne annuelle OMS) Imprimantes, pollution extérieure
PM10 < 45 µg/m³ Travaux, poussières
COV totaux < 200 µg/m³ Colles, vernis, peintures
Humidité relative Entre 40 et 60 % Chauffage, climatisation

Installez les capteurs dans les salles de réunion, open spaces, espaces de détente : là où les concentrations peuvent varier fortement.


4. Analyser les résultats et identifier les zones à risques

Une fois les données collectées, il est essentiel de les interpréter :

  • Identifiez les pics anormaux : par exemple, des hausses de CO₂ pendant les réunions ou des émissions de COV après le ménage.

  • Repérez les zones problématiques : bureaux mal ventilés, espaces fermés ou chargés en matériaux polluants.

  • Évaluez la régularité des dépassements : une mesure ponctuelle n’est pas toujours représentative. D’où l’intérêt du suivi en continu.

Conseil : Tenez un journal d’observation ou utilisez un tableau de bord numérique pour suivre les évolutions.


5. Quelles solutions pour améliorer la qualité de l’air intérieur ?

Une fois le diagnostic posé, plusieurs actions peuvent être mises en œuvre :

✅ Optimisation de la ventilation

  • Entretien régulier des systèmes HVAC (nettoyage des filtres, réglages)

  • Augmentation du taux de renouvellement d’air, notamment en hiver

  • Installation de ventilation mécanique contrôlée (VMC) dans les espaces clos

✅ Réduction des sources de pollution

  • Choisir du mobilier et des matériaux certifiés low-VOC

  • Utiliser des produits ménagers écologiques

  • Limiter les impressions et entretenir régulièrement les imprimantes

✅ Solutions naturelles et technologiques

  • Purificateurs d’air avec filtres HEPA ou à charbon actif

  • Plantes dépolluantes : comme le palmier d’Areca, le lierre ou le spathiphyllum (à condition de bien les entretenir !)

  • Surfaces absorbantes anti-COV (peintures, revêtements spécifiques)


6. Mettre en place une surveillance continue

Un suivi régulier pour maintenir un environnement sain

  • Systèmes connectés avec alertes automatiques et accès aux données en ligne

  • Audits annuels ou semestriels réalisés par un prestataire spécialisé

  • Sensibilisation des équipes aux gestes simples (aérer régulièrement, signaler les odeurs inhabituelles, etc.)

Inclure la qualité de l’air dans votre politique RSE ou QVT montre votre engagement concret pour le bien-être des collaborateurs.


Étude de cas : une entreprise améliore sa QAI et réduit son absentéisme

Entreprise : Cabinet de conseil à Lyon (120 salariés)
Problème détecté : taux de CO₂ atteignant 1600 ppm dans les salles de réunion
Actions mises en place :

  • Installation de capteurs connectés

  • Ajout de VMC double flux

  • Remplacement de peintures par des matériaux éco-certifiés

  • Mise en place de purificateurs d’air silencieux

Résultats après 6 mois :

  • CO₂ maintenu < 900 ppm

  • Réduction de l’absentéisme de 12 %

  • Amélioration du score de satisfaction collaborateurs (+1,3 point)


✅ Conclusion : un enjeu stratégique à intégrer dans vos priorités RSE

Mesurer et améliorer la qualité de l’air au bureau ne relève plus d’un simple confort : c’est une démarche proactive en faveur de la santé, de la performance et de l’engagement des salariés. Grâce aux outils technologiques actuels et à une bonne stratégie d’analyse, il est possible d’agir efficacement, sans bouleverser l’organisation existante.

Agissez dès aujourd’hui : réalisez un diagnostic de votre qualité de l’air intérieur et initiez un plan d’action adapté à vos locaux et à vos équipes.


Et vous, avez-vous déjà mesuré la qualité de l’air dans vos espaces de travail ? Quelles actions avez-vous entreprises ?

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