S’associer prématurément sans avoir testé sa compatibilité avec son ou ses futurs associés est une prise de risque très importante mais il existe également un autre écueil tout aussi considérable…
L’autre écueil : attendre trop longtemps avant de s’associer
Il ne faut pas tomber dans l’excès inverse, qui consisterait à trop attendre avant de sauter le pas et de s’engager. Trop attendre, c’est prendre le risque d’investir son temps, son argent et son énergie dans un projet entrepreneurial qui n’est pas le sien pour finalement apprendre que le porteur souhaite vous attribuer 5 % des parts sociales alors que vous en espériez cinq fois plus.
Il faut tenter de trouver un bon juste milieu et concilier ces deux contraintes :
- ne pas trop se précipiter pour éviter des erreurs de casting lourdes de conséquences sur l’avenir du projet ;
- ne pas trop attendre, afin de pouvoir fixer suffisamment rapidement des règles de fonctionnement pour limiter les risques de conflits. Avant l’accord d’association, rien ne lie l’entrepreneur et son collaborateur, ce qui peut s’avérer tout aussi risqué que l’erreur de casting.
L’accord d’association permet de fixer le cadre nécessaire à de bonnes relations de travail. Il doit être envisagé sérieusement à un moment ou à un autre. Repousser l’échéance sans arrêt, sous prétexte d’un manque de temps, n’est pas une bonne solution.
Nous vous conseillons de parler assez tôt des conditions et des modalités de l’association avec votre futur associé. Ce qui implique l’instauration d’un dialogue et d’une relation de confiance qui vous permettra de vous assurer que les vues de votre collaborateur sont les mêmes que les vôtres, et d’éviter les malentendus et les non-dits.
S’associer avant ou après le lancement du projet : deux cas différents
La question du timing de l’association fait aussi référence au contexte. Il y a deux moments, deux timings, au cours desquels la question de l’association se pose. Ces deux moments correspondent à deux situations différentes. Un entrepreneur peut chercher à s’associer :
- au lancement du projet, avant la rédaction des statuts. Dans ce premier cas de figure, les associés sont perçus comme des porteurs de projet, participant chacun à la structuration du projet et à la définition des grands axes stratégiques. L’entrepreneur qui cherche à s’associer à ce moment doit être conscient de cet aspect : l’associé n’est pas une simple compétence, mais prend toute sa part à la conception même du projet ;
- après le lancement du projet, lorsque l’entrepreneur se rend compte qu’il lui manque certaines compétences. Dans ce deuxième cas de figure, le nouvel associé est perçu comme l’homme providentiel, mais il devra se faire une place dans un projet déjà structuré. L’entrepreneur doit choisir un associé qui accepte le projet tel qu’il est mené, ou au moins qui ne remet pas en cause tout ce qui a été fait jusqu’à présent.
Que vous soyez concerné par l’une ou l’autre de ces deux situations, la règle d’or reste la même : ne vous associez qu’à partir du moment où vous avez acquis la certitude de la fiabilité de l’associé et de l’existence d’un terrain d’entente solide.