En tant que gestionnaires d’entreprise, vous êtes soucieux d’offrir à vos collaborateurs un environnement de travail sain et confortable pour favoriser leur bien-être, leur engagement et leur productivité. Si les questions d’aménagement et d’ambiance ont depuis longtemps été prises en compte, la qualité de l’air intérieur est un paramètre encore trop souvent négligé. Pourtant, elle constitue un levier de performance majeur à ne pas sous-estimer.

Un air intérieur souvent plus pollué que l’air extérieur

Savez-vous que nous passons en moyenne 90% de notre temps dans des espaces clos, dont une grande partie sur notre lieu de travail ? Contrairement aux idées reçues, l’air y est généralement plus pollué qu’à l’extérieur, avec des concentrations de polluants 5 à 10 fois supérieures.

Cette pollution invisible provient à la fois des occupants (respiration, transpiration, activités), des équipements (matériel de bureau, produits d’entretien) et des matériaux du bâtiment lui-même (peintures, colles, revêtements). S’y ajoutent les polluants venus de l’extérieur (gaz d’échappement, particules, pollens…).

Résultat : un cocktail de substances potentiellement toxiques que nous respirons quotidiennement, au premier rang desquelles les composés organiques volatils (COV), le monoxyde de carbone, les particules fines, les fibres et les allergènes. Une exposition d’autant plus problématique qu’elle est chronique et touche une population large durant son temps de travail.

Des impacts sanitaires et économiques avérés

Cette dégradation de la qualité de l’air a des répercussions directes sur la santé des occupants. Maux de tête, fatigue, irritations des yeux et des voies respiratoires, allergies, baisse de vigilance… Les symptômes du “syndrome du bâtiment malsain” sont bien connus. À plus long terme, certains polluants sont aussi suspectés de favoriser le développement de cancers et de maladies cardiovasculaires.

Au-delà de l’aspect sanitaire, cette pollution de l’air a un coût économique non négligeable pour les entreprises. Baisse de productivité, absentéisme accru, turn-over plus important… Une étude de l’ADEME a chiffré entre 10 et 40 milliards d’euros par an le coût de la mauvaise qualité de l’air intérieur en France. À l’inverse, une amélioration de la qualité de l’air permettrait un gain de performance de 5 à 10%.

La recherche a également tirés conclusions principales suivante à ce sujet :

  1. La qualité de l’air intérieur affecte de manière significative les performances cognitives. Une augmentation de la concentration de particules fines (PM2.5) à l’intérieur peut augmenter de 26,3% la probabilité de commettre des erreurs, surtout sous pression temporelle élevée (Künn, Palacios, & Pestel, 2019).
  2. Des niveaux élevés de CO2 et une ventilation inadéquate sont associés à des temps de réponse plus lents et à une précision réduite dans les tâches cognitives parmi les travailleurs de bureau (Cedeño Laurent et al., 2021).

Autant de bonnes raisons de faire de ce sujet une priorité stratégique dans la gestion de vos bâtiments et espaces de travail. D’autant que des solutions existent pour agir concrètement.

Ventiler et filtrer : les clés d’un air sain

La ventilation est le premier levier pour garantir une bonne qualité de l’air intérieur. “L’amélioration des conditions environnementales intérieures, telles que la filtration de l’air et l’augmentation des taux de ventilation, peut constituer une stratégie de santé publique importante pour améliorer la productivité des employés” (MacNaughton et al., 2017).. Son rôle : apporter de l’air neuf filtré tout en évacuant l’air vicié et les polluants. Pour être efficace, elle doit être correctement dimensionnée, régulière et entretenue.

Dans les bâtiments récents, des systèmes de ventilation double-flux permettent de renouveler l’air en continu tout en récupérant la chaleur de l’air extrait pour préchauffer l’air neuf. Couplés à des filtres performants (type HEPA), ils garantissent un apport constant d‘air purifié. Un atout pour les entreprises, qui peuvent ainsi maitriser la qualité de l’air indépendamment de l’environnement extérieur.

Le choix des matériaux et des produits utilisés dans les espaces de travail est un autre levier important. Privilégier des matériaux sains, peu émissifs en COV (écolabel) pour les revêtements, le mobilier et la décoration permet de limiter les sources de pollution. Même vigilance pour les produits d’entretien, en favorisant les gammes écolabellisées moins irritantes.

Sensibiliser et impliquer les collaborateurs

Mais la qualité de l’air est aussi l’affaire de tous. Chacun peut agir à son niveau par des gestes simples : aérer régulièrement son espace de travail, ne pas fumer à l’intérieur, limiter l’usage de produits irritants (désodorisants, bougies parfumées…), signaler tout problème de ventilation.

En tant que manager, votre rôle est de sensibiliser vos équipes à ces enjeux et de les impliquer dans une démarche globale d’amélioration de la qualité de l’air. Pourquoi ne pas lancer un challenge interne sur le sujet ou organiser des ateliers participatifs pour recueillir les idées de chacun ?

Vous pouvez aussi faire de la qualité de l’air un critère de choix pour vos futurs locaux ou un argument de recrutement et de fidélisation de vos talents. De plus en plus d’entreprises communiquent sur la performance environnementale de leurs bâtiments, certifiés par des labels comme HQE, BREEAM ou LEED qui intègrent des exigences sur la qualité de l’air.

Vers des bâtiments plus sains et performants

Au final, la qualité de l’air s’impose comme un enjeu transversal, à la croisée des questions de santé, de bien-être au travail et de performance immobilière. Une approche globale associant la conception des bâtiments, la maintenance des équipements, le choix des matériaux et l’implication des occupants permet d’en faire un véritable atout pour votre entreprise.

Dans un contexte où l’immobilier de bureau est bousculé par de nouveaux modes de travail (flex office, coworking, télétravail…), miser sur un air sain participe à l’attractivité de vos espaces et au bien-être de ceux qui les occupent. C’est aussi un engagement fort en faveur de la santé et de l’environnement, qui répond aux attentes croissantes des collaborateurs et de la société.

Alors, prêts à relever le défi d’un air plus respirable dans vos locaux ? Les bénéfices n’attendent que vous : des équipes en meilleure santé, plus impliquées et plus performantes, et des bâtiments à la hauteur des enjeux de demain. De quoi voir l’avenir avec le sourire… et le souffle léger !

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