L’environnement de travail, en particulier le bâtiment où les employés passent une grande partie de leur journée, a un impact majeur sur leur santé physique, mentale et cognitive. De nombreux facteurs liés au bâtiment influencent le bien-être des occupants.

Le climat intérieur : clé de la santé et de la performance

Le climat intérieur est essentiel pour la santé et le confort des employés. Il est caractérisé par plusieurs paramètres :

  • Température : Une température inadaptée (trop chaude ou trop froide) peut causer de l’inconfort, réduire la concentration et la productivité. L’idéal se situe autour de 20-22°C. Au-delà de 26°C, des symptômes négatifs apparaissent : fatigue, maux de tête, peau sèche, irritation des yeux.
  • Humidité : Un taux d’humidité trop faible assèche les muqueuses et irrite les voies respiratoires, tandis qu’un taux trop élevé favorise le développement de moisissures et d’acariens, déclenchant allergies et problèmes respiratoires. Un taux entre 40 et 60% est recommandé.
  • Ventilation : Une bonne ventilation est indispensable pour apporter de l’air frais, évacuer les polluants et réguler l’humidité. Un apport insuffisant en air neuf entraîne une accumulation de CO2, de COV et autres substances nocives. Les systèmes de ventilation doivent être bien dimensionnés et entretenus.
  • Qualité de l’air : Souvent médiocre, la qualité de l’air intérieur est polluée par de nombreuses sources : matériaux de construction et de décoration, mobilier, équipements, activité humaine, air extérieur vicié….Une mauvaise qualité de l’air provoque le « syndrome du bâtiment malsain » : maux de tête, fatigue, irritations, troubles respiratoires. Il est crucial de choisir des matériaux sains, d’entretenir régulièrement et de bien ventiler.

L’impact de l’éclairage et de la lumière naturelle

L’éclairage joue un rôle essentiel sur la performance visuelle, le confort et le rythme biologique. La lumière naturelle est particulièrement bénéfique, avec un spectre complet et une variabilité stimulante.

  • Éclairage artificiel : Un éclairage artificiel de mauvaise qualité (éblouissement, papillotement, rendu des couleurs médiocre) fatigue les yeux, donne mal à la tête et dégrade la concentration.
  • Adaptation : L’éclairage doit être adapté à chaque tâche, modulable, avec une bonne uniformité. Un manque de lumière naturelle perturbe l’horloge biologique et le cycle veille-sommeil, causant fatigue, irritabilité, dépression saisonnière. Des études montrent que les employés bénéficiant de plus de lumière du jour sont plus alertes, moins stressés et plus productifs.

Nuisances sonores et besoin de calme

Le bruit est une nuisance majeure en milieu de travail. La fatigue auditive et le stress causés par un niveau sonore élevé dégradent les capacités cognitives, la mémoire, la concentration. Les sources sont multiples : équipements, téléphone, conversations, bruits extérieurs.

  • Environnement calme : Certaines activités nécessitent un environnement calme pour être menées efficacement. Les espaces ouverts sont souvent trop bruyants. Il est important de prévoir des zones de repli au calme pour s’isoler quand nécessaire.
  • Isolation phonique : Une bonne isolation phonique vis-à-vis de l’extérieur et entre les locaux, des matériaux absorbants, un zoning adapté permettent de maîtriser l’ambiance sonore. Le bruit des équipements doit aussi être traité à la source.

Matériaux sains et qualité de l’air intérieur

Les matériaux de construction et de décoration peuvent émettre de nombreuses substances chimiques toxiques dans l’air intérieur : COV, formaldéhyde, phtalates, retardateurs de flamme, etc. Inhalés quotidiennement, même à faible dose, ces polluants ont des effets néfastes sur la santé : allergies, maux de tête, troubles respiratoires, perturbation endocrinienne, risques cancérigènes.

  • Choix de matériaux : Il est essentiel de choisir des matériaux sains, à faible émission de polluants : bois, terre cuite, peintures naturelles, colles sans solvant. Une démarche de type HQE, LEED ou WELL permet d’intégrer cet enjeu dès la conception du bâtiment.
  • Ameublement : Le mobilier en bois aggloméré, les tissus d’ameublement synthétiques, les revêtements plastiques émettent des COV et autres substances nocives. Privilégiez des matériaux plus naturels et sains.

Confort thermique et bien-être

Au-delà de la température de l’air, le confort thermique dépend aussi de la température des parois, des courants d’air et de l’humidité.

  • Parois et courants d’air : Une paroi froide crée une asymétrie désagréable. Un courant d’air, même léger, est perçu négativement. Le mode de chauffage influence grandement le confort. Un chauffage par rayonnement (plancher chauffant, poêle de masse) procure une chaleur douce et homogène, sans mouvement d’air. Les convecteurs et la climatisation créent plus d’inconfort avec un air sec, des courants d’air et de fortes variations.
  • Matériaux : Les matériaux ont aussi un impact sur le ressenti. Le bois, la terre, la pierre sont perçus comme plus « chaleureux » que le métal ou le plastique. Leur inertie thermique atténue les variations de température.

En conclusion, le bâtiment dans lequel travaillent les employés a une influence considérable sur leur santé, leur bien-être et leurs performances. De la qualité de l’air à l’éclairage en passant par le confort thermique et acoustique, de nombreux paramètres entrent en jeu. Concevoir des bâtiments sains, confortables et performants nécessite une approche globale intégrant tous ces enjeux. Le choix de matériaux naturels, une ventilation efficace, un éclairage adapté, une bonne isolation thermique et phonique sont quelques points clés. Offrir un environnement de travail de qualité n’est pas qu’une question de bien-être. C’est aussi un investissement pour la santé des employés, leur engagement et in fine la performance de l’entreprise. Dans notre société de plus en plus tertiaire, le bâtiment est un levier de compétitivité à ne pas négliger.

Partager cet article :